Emploi : « Il manque près d’un millier de diagnostiqueurs immobiliers »

février 12 12:50 2019

La profession se porte bien, mais elle fait face aujourd’hui à une pénurie de main d’œuvre. Conseiller au sein d’IDEAL Conseils, cabinet de conseils qui accompagne les entreprises du diagnostic immobilier, Vincent Quenouillère livre sa vision du marché de l’emploi.

Vincent Quenouillère est conseiller au sein d’IDEAL Conseils, cabinet de conseils qui accompagne les diagnostiqueurs immobiliers.

Comment se porte le marché de l’emploi dans le diagnostic immobilier ?
Vincent Quenouillère :
« La situation n’est pas nouvelle, la filière peine à recruter déjà depuis plusieurs années. Et l’arrivée massive des diagnostics locatifs ou l’essor de l’avant-travaux au cours des dernières années ont accentué encore cette tension sur le marché de l’emploi. Beaucoup d’offres, mais peu de candidats.

En fait, pour absorber la croissance du marché et compenser les départs en retraite au sein de la filière, on estime qu’il manque près d’un millier de diagnostiqueurs aujourd’hui. Le recrutement est ainsi devenu un véritable enjeu de développement pour les entreprises du diagnostic immobilier. »

Quels profils sont aujourd’hui privilégiés ?
V.Q. :
« Tout chef d’entreprise aspire à recruter un technicien déjà formé, avec des certifications valides et une expérience qui le rendront opérationnel quasi-immédiatement. Il ne faut pas rêver, ces profils sont rares, d’autant que les entreprises fidélisent de plus en plus leurs salariés dans la crainte justement de les voir partir. Je ne dis pas qu’il est impossible de trouver un diagnostiqueur déjà formé, certifié et expérimenté, mais cette recherche peut facilement prendre plusieurs mois. Malheureusement, beaucoup attendent de ressentir un besoin pour déclencher un recrutement. Des chefs d’entreprise nous appellent parfois en catastrophe, avec un besoin urgent, mais il est déjà trop tard.

Face à la pénurie de candidats, des entreprises privilégient aussi des profils avec des pré-requis bâtiments avant de les accompagner en formation et en certification. Le recrutement s’opère davantage sur un savoir-être qu’un savoir-faire. Mais dans tous les cas, cela sous-entend d’anticiper son recrutement, et donc ses besoins dans une stratégie de développement. Le recrutement constitue aussi un levier de performance, en permettant à l’entreprise de se diversifier et/ou de se spécialiser selon le profil choisi. Enfin, préparer son recrutement en amont apparaît aussi plus opportun pour accéder aux aides financières disponibles, par exemple pour la formation. »

Pour une TPE du diagnostic, cet investissement semble lourd à porter…
V.Q. :
« En effet, l’embauche d’un nouveau collaborateur reste un investissement lourd, assorti d’une incertitude : rien ne garantit qu’une nouvelle collaboration se passera bien. En France, le coût d’un recrutement est généralement estimé entre 6 000 et 8 000 euros ! Recruter coûte cher, et exige également du temps puisqu’il faut accompagner et intégrer aussi la personne.

Plutôt que de se focaliser sur un profil de technicien, nous conseillons parfois à des chefs d’entreprises de privilégier d’autres postes quitte à modifier l’organisation interne. Il peut exister une réticence à recruter sur des postes “non productifs” parce qu’ils ne génèrent pas directement un CA supplémentaire. Mais une nouvelle ressource administrative et commerciale permet cependant de dégager les techniciens de tâches non liées directement à la production de diagnostics. C’est valable aussi pour un diagnostiqueur solo pour lequel le recrutement d’une assistante, par exemple à mi-temps, lui permettra d’absorber davantage de missions.»

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