Le secteur du BTP devrait en partie retrouver le chemin des chantiers dans les jours qui viennent, entraînant les diagnostiqueurs dans son sillage. Du moins en partie, pour certaines missions et -forcément- avec toutes les garanties dictées par la crise du Covid-19. Yannick Ainouche, à la tête des réseaux Defim et Ex’im fait partie de ces responsables du diagnostic prêts à relancer la machine.
Les commandes avaient brutalement été stoppées mi-mars, mais Yannick Ainouche voit des demandes à nouveau surgir depuis quelques jours. « Sans commune mesure par rapport au volume d’activité d’avant la crise », mais un frémissement signe que l’activité pourrait bientôt redémarrer. « Des donneurs d’ordre nous demandent aujourd’hui si nous sommes capables d’intervenir, et surtout dans quelles conditions de sécurité. « Sur les prestations de l’amiante, avant-travaux et avant-démolition, mais aussi sur le DDT avec quelques demandes d’agents immobiliers.
Pour le dirigeant d’Exim-Defim, le diagnostic immobilier doit répondre à cette demande à condition d’intégrer le risque Covid-19. « De toute façon, que l’on attende la fin de confinement, en avril ou en mai, le risque Covid-19 n’aura malheureusement pas disparu, et devra être intégré à l’évaluation des risques par chaque chef d’entreprise », plaide Yannick Ainouche. Et pour une filière diagnostic déjà imprégnée par la culture du risque, l’intégration du risque Covid-19 n’a rien d’insurmontable. « Notre filière est aujourd’hui bien préparée à la gestion des risques, l’amiante en particulier, avec des modes opératoires stricts et des EPI. » S’inspirant du protocole d’accord établi par l’OPPBTP, Ex’im a donc rédigé son propre guide de bonnes pratiques sous l’égide de la Chambre des diagnostiqueurs de la Fnaim et 28 de ses confrères; douze pages pour définir des « procédures spécifiques pour la réalisation d’interventions pendant l’état d’urgence lié au Covid-19″.
Le principe est simple, éviter de contaminer et éviter d’être contaminé. Le document définit d’abord ainsi différents niveaux des risques (très faible, faible, moyen élevé), des pré-requis, des équipements de protection individuelle et collective, et des procédures adaptées à chacun des niveaux de risques… Ce protocole alourdit forcément les prestations, avec notamment davantage de temps consacré au nettoyage du matériel, il alourdit aussi les coûts d’intervention (un véhicule par salarié pour le déplacement), mais il permet au réseau de composer avec le risque Covid-19.