Ce sera finalement pour le 1er avril 2023. Olivier Klein, le ministre du logement, a annoncé mercredi 3 août le report de l’audit énergétique obligatoire pour les biens en monopropriété classés F et G. Un ajournement inévitable pour les fédérations.
Stéphane Prouzeau, vice-président de la Fidi, tient à préciser que « la vraie raison du report, c’est que le ministère ne nous a toujours pas fourni les éléments pour réaliser l’audit. Les propos du ministre* donnent l’impression que c’est de la faute des diagnostiqueurs. Pourtant, les diagnostiqueurs ont pris la peine de se former. Sans la trame de l’audit, aujourd’hui, les logiciels ne peuvent pas être finalisés. Bien entendu, en l’absence de ces éléments, le report est une bonne chose ».
Pour Frédéric Mirabel-Chambaud président de LDI aussi « ce report était nécessaire. Nous espérons que d’ici là, les pouvoirs publics nous donneront un cadre précis et complet pour cet audit. C’est une prestation qui est technique, implique des responsabilités et donc des risques judiciaires. Cette expertise valorisera toutefois notre profession et peut amener du chiffre d’affaires, mais à quel prix ? Il nous manque aujourd’hui beaucoup d’éléments : la première question étant d’interroger nos assureurs respectifs afin d’être certain qu’ils nous suivront. Nous sommes aussi dans le flou concernant les tarifs et le temps passé. Nous appelons donc à une simple prudence professionnelle ».
« Cela va dans le sens souhaité par la CDI Fnaim : un report, mais pas une annulation, réagit Yannick Ainouche, son président. Nous allons travailler avec les éditeurs pour avoir des trames conformes mais aussi didactiques et compréhensibles pour les clients. Nous allons aussi travailler sur les modes opératoires, la formation de nos confrères et nos collaborateurs pour rendre efficace le travail de tous. La filière des diagnostiqueurs sera au rendez-vous. »
« Il faut aller vite pour la rénovation énergétique, mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. C’est pourquoi nous militions depuis six mois pour le report de l’audit énergétique. Nous nous en réjouissons donc, même si le ministre a beau jeu de dire que les professionnels ne sont pas prêts. Plus de temps était nécessaire pour que l’administration puisse finaliser la préparation de cet audit. Il faut maintenant profiter du temps imparti pour travailler ensemble à faire de l’audit une pièce maîtresse de la rénovation énergétique, et pas seulement un DPE amélioré », indique Jean-Christophe Protais, président de Sidiane.
Hassad Mouheb, président de Fed Experts, « regrette ce report. Mais il était inévitable en l’absence de la trame des rapports et la certification des auditeurs. D’autre part, c’est le DPE qui détermine l’audit, et la formation des diagnostiqueurs DPE est en train d’être retravaillée après l’enquête de 60 millions de consommateurs. Ce report jette encore le discrédit sur l’audit et les auditeurs, alors que l’opinion publique ne voit déjà les diagnostics que comme des frais en plus. Par ailleurs, la France a déjà été condamnée deux fois pour inaction climatique et nous prenons encore du retard dans la transition énergétique. Autre question, les diagnostiqueurs ont été poussés à se former sur la base d’une trame qui n’était pas aboutie. Qu’en sera-t-il ? »
*Dans une interview au Parisien, le ministre a mis en avant le « manque d’entreprises et de personnels qualifiés pour établir l’ensemble des audits énergétiques qui seront nécessaires ».
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