Un député réclame « un plan ambitieux de désamiantage » dans le cadre du Plan de relance

Et si on aidait davantage les propriétaires pour désamianter leur bien? La question a déjà été adressée par le passé, et le gouvernement a toujours renvoyé sur les subventions de l’Anah prenant en charge une partie du désamiantage lors d’une rénovation. Insuffisant toutefois aux yeux du député Matthieu Orphelin. Dans une question écrite fin septembre, l’élu du Maine-et-Loire suggère un plan nettement plus ambitieux, un « grand plan de lutte contre la pollution à l’amiante ».

« Actuellement, l’agence nationale de l’habitat accorde des subventions pour des travaux de désamiantage, sous certaines conditions, aux propriétaires occupants (jusqu’à 50 % des travaux) et aux propriétaires bailleurs (jusqu’à 35 % des travaux). Pour certains propriétaires parmi les moins aisés, le reste à charge reste donc trop important pour déclencher des travaux de désamiantage, les propriétaires préférant investir dans d’autres travaux plus visibles », constate Matthieu Orphelin. Le député plaide ainsi pour « un plan ambitieux de désamiantage à destination des propriétaires occupants et bailleurs », « afin de lutter efficacement contre cette pollution ».

Dans le détail, ce plan pourrait permettre « des aides plus importantes, voire allant vers un reste à charge zéro au moins pour les propriétaires les plus modestes », aussi bien pour les propriétaires occupants que pour les bailleurs « afin de protéger aussi efficacement les locataires« . Le député du Maine-et-Loire imagine même que ce « grand plan de lutte contre la pollution à l’amiante » soit lancé « dans le cadre du plan de relance ». « Ce plan permettrait de répondre aux enjeux de santé publique et de protection de l’environnement tout en fournissant de l’activité aux entreprises certifiées pour les travaux de désamiantage. Pour les chantiers présentant des risques limités et dans l’objectif d’accélérer les opérations, des entreprises classiques pourraient aussi être sollicitées à condition de leur fournir les formations nécessaires. »

Réponse à suivre, mais la question n’est pas sans rappeler la proposition de la Cavam (Coordination des associations de victimes de l’amiante et des maladies professionnelles). Relayée par plusieurs parlementaires, l’association plaidait en 2018 en faveur d’un « pôle d’éradication de l’amiante ». Dans sa réponse, le ministère ne donnait cependant aucune suite à la proposition, se bornant à rappeler les actions déjà entreprises à commencer par le Plan d’actions interministériel amiante (PAIA); un plan qui ressemble pourtant davantage à un catalogue des actions des différents ministères plutôt qu’à un véritable plan de lutte.

Question écrite n° 32323 de M. Matthieu Orphelin (Écologie Démocratie Solidarité – Maine-et-Loire) publiée au JO le 22/09/2020.

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