«QAI : d’abord sensibiliser, puis les actions suivront » (Nicolas Blondet)

juin 26 09:37 2019

On en parle de plus en plus, mais pas assez encore. La jeune APQAI, Association pour la promotion de la qualité de l’air intérieur, souhaite donner plus de visibilité à la qualité de l’air intérieur, dans le neuf comme dans l’ancien. Objectif, d’abord sensibiliser pour ensuite encourager les bonnes pratiques chez les professionnels comme chez les particuliers. Trois questions à Nicolas Blondet, son président.

Nicolas Blondet

Nicolas Blondet est président de l’APQAI, Association pour la promotion de la qualité de l’air intérieur, association lancée en 2017-2018.

Quelle est la vocation de l’association ?

Nicolas Blondet : « Notre action est nationale et notre vocation est de conduire, de participer et animer des actions de recherche et d’innovation pour la valorisation de la qualité de l’air intérieur dans la construction et les activités immobilières, l’APQAI agit également pour la sensibilisation, formation…Cela passe par notre site internet (www.apqai.org), par des colloques, conférences, réunions publiques, ou notre présence sur les réseaux sociaux. Depuis cet automne, nous participons ainsi la première émission web radio dédiée à la qualité de l’air intérieur sur radio.immo. Nous veillons toutefois à être accessible dans le discours pour toucher de plus en plus de citoyens. Le principe pour tous étant de rendre visible l’invisible. »

Justement, comment voyez-vous évoluer la question de la QAI en France ?

N.B. : « En matière de qualité de l’air, la pollution extérieure avec les alertes récurrentes dans les grandes métropoles continue à occulter la QAI. Le grand public ignore encore souvent que l’air intérieur est pollué cinq à dix fois plus que l’extérieur. 

On observe cependant petit à petit une prise de conscience de la pollution de l’air intérieur. On le voit avec le label intAIRieur d’Immo-Lab, adhérent à l’association. Apparu au lendemain de la RT2012, le label exige une réflexion en amont pour limiter l’impact de la pollution extérieure. Dans les bâtiments neufs surchauffés, on peut trouver jusqu’à 80 fois plus d’émissions de polluants ! Il existe donc une prise de conscience des promoteurs et architectes dans le neuf pour remédier aux problèmes engendrés par la sur-isolation et l’imperméabilité à l’air. »

Et dans l’ancien ? 

N.B. : « La prise de conscience est plus longue. À la différence d’une fuite d’eau dans le logement qui se voit tout de suite, l’air reste invisible et les occupants n’ont pas vraiment  conscience de la qualité de l’air détériorée. Cette prise de conscience est cependant indispensable dans le cadre de la rénovation énergétique pour ne pas engendrer de pathologies. D’autant que lorsque la QAI est intégrée à la réflexion dès le départ, elle n’engendre pas de surcoût d’un projet. Réfléchir à l’environnement extérieur comme intérieur, au juste dimensionnement de la ventilation, aux matériaux de construction utilisés, la prise en compte de la QAI doit se décliner à l’ancien où elle reste insuffisamment prise en compte. On s’aperçoit par exemple qu’en rénovation, des aérations de fenêtres sont très souvent supprimées. 

Cette prise de conscience émerge aussi au niveau des collectivités. Par exemple, nous travaillons avec les agglomérations d’Agen, de Toulouse ou de Lille. La réglementation sur la surveillance de la QAI dans les établissements scolaires favorise cette prise de conscience. Notre rôle est d’aider à cette prise de conscience avec un discours mesuré et pédagogique. Derrière les actions suivront forcément. » 

L’APQAI réunit 26 adhérents 

La gestation a été longue car le sujet mérite une grande réflexion. Dès 2016, l’équipe de l’APQAI a réfléchi aux moyens de promouvoir la qualité de l’air intérieur dans le logement et le bâtiment en général. Pour nourrir cette réflexion, elle a rencontré des bailleurs, des associations de consommateurs, des architectes, des médecins, des représentants institutionnels, etc. Les statuts sont déposés depuis 2017, mais l’association est réellement visible depuis septembre 2018. Elle compte 26 adhérents issus d’horizons divers : laboratoires, promoteurs immobiliers, Union sociale de l’habitat, bureaux d’études, consommateurs…. tous les acteurs du bien construire en somme ! « Nous comptons quelques industriels et installateurs engagés dans une démarche de R&D puisque notre rôle est de promouvoir les bonnes pratiques en matière de QAI. »

 

 

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