Cinq DPE réalisés par des diagnostiqueurs différents, pour un seul bien. C’est l’expérience réalisée quatre fois, dans différents départements par 60 millions de consommateurs. Problème, les professionnels n’ont pas tous obtenu des résultats similaires, la classe énergétique d’un même bien pouvant varier, parfois beaucoup. Isolation, coefficient de performance, surface et année de construction du bien… En cause, selon l’expert mobilisé par le média, plusieurs erreurs faites par les professionnels sollicités. Dans son article, le magazine remet en cause la fiabilité du DPE nouvelle formule.
Après cette publication, la semaine dernière, de nombreux acteurs de la filière ont réagi. Plusieurs diagnostiqueurs ont par exemple regretté sur les réseaux sociaux l’absence de précision concernant le temps passé par chaque professionnel pour réaliser ce diagnostic. D’autres ont mis en avant les difficultés qu’ils rencontrent pour obtenir les informations caractérisant les biens.
Dans un communiqué, la CDI-Fnaim a pointé « des écueils méthodologiques » de l’enquête, ainsi que le passage sous silence « des difficultés qui ont perdurées durant les longs mois ayant suivi le lancement du nouveau DPE en juillet 2021 (…) la précipitation et l’impréparation des outils fournis aux diagnostiqueurs » ou encore la « validation tardive des logiciels ».
Cependant, « les errements de la méthode n’expliquent pas tout », selon la fédération. « Ce que cette étude met en lumière, c’est une absence d’homogénéisation des pratiques au sein de notre métier. Cette situation est inacceptable, et nous sommes les premiers à le déplorer, car elle entache la confiance portée par nos clients. » La CDI-Fnaim préconise entre autres « une plus grande part de formation continue au sein des certifications indispensables aux opérateurs ».
Lionel Janot, président de la Fidi, a également partagé le point de vue de la fédération dans un communiqué de presse. « Nous avons clairement averti en mai 2021 que la sortie du DPE au 1er juillet 2021 était trop prématurée et risquait d’entacher les objectifs fixés. Les modifications de novembre 2022 et les rééditions des DPE décidés par les pouvoirs publics en sont la preuve, sans pour autant régler tous les problèmes de fond et de forme ». a-t-elle précisé.
La fédération a ajouté qu’elle menait actuellement une enquête analysant de nombreux DPE et attendait les chiffres actualisés de l’Ademe dont les analyses serviront à « raisonner « sur la masse » et à identifier des pistes d’amélioration : typologies de logements, caractéristiques du bâti ou des équipements. Il n’est pas question de reporter la faute sur tels ou tels acteurs ou même les pouvoirs publics, chacun a sa part de responsabilité et les diagnostiqueurs assument la leur. »
« Il est nécessaire de redonner confiance dans la profession qui, encore une fois se retrouve sous le feu des projecteurs pour les mauvaises raisons », a commenté FED Experts, sur son compte LinkedIn. En cause, selon la fédération, « les échecs successifs, souvent provoqués par le manque de cohésion, ou l’absence de concertation avec une grande partie des acteurs opérationnels du terrain, ont privé la filière d’un savoir-faire capital pour une évolution sereine (…) ».
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