Inertage de l’amiante, une usine dans l’Est pour 2021

avril 01 13:40 2021

Le procédé de Neutramiante repose sur un double traitement : d’abord chimique à base d’acide sulfurique, puis thermique à faible température (- 100 °C). (Crédit photo: Neutramiante)

En finir avec l’amiante, une bonne fois pour toutes. Nouvelle alternative à l’enfouissement qui absorbe aujourd’hui 98% des déchets amiante, une unité pilote de neutralisation de l’amiante devrait voir le jour dans la région Grand-Est, courant 2021.

Des années que Paul Poggi et sa société Neutramiante planchent sur ce procédé innovant. À la différence de la torche à plasma d’Inertam -la seule solution d’inertage de l’amiante aujourd’hui reconnue-, le procédé de Neutramiante repose sur un double traitement : d’abord chimique à base d’acide sulfurique, puis thermique à faible température (- 100 °C). Laissez mijoter quelques heures, le temps de casser les fibres d’amiante, et le déchet devient totalement inoffensif. Avec en prime, des produits susceptibles d’être valorisés comme les sels de magnésium, le gypse, l’anhydrite… En laboratoire, la solution a fait ses preuves, avec l’amiante libre, comme avec l’amiante lié.

Évolution industrielle

Étape suivante, l’industrialisation. Fin 2019 – début 2020, trois sociétés du Grand-Est ont monté un consortium, De Dietrich Waste Recycling, pour développer une première unité pilote. Le groupe De Dietrich n’est pas le seul à avoir été séduit, l’Ademe a également apporté son soutien financier à cette première unité pilote dont le coût global est estimé à 18 millions d’euros. Question de mois à en croire Paul Poggi.

Malgré un calendrier contrarié par la Covid, le premier prototype devrait voir le jour à Talange en Moselle courant 2021. Avec une capacité de traitement de quelques centaines de kilos par jour, il permettra de tester le procédé à échelle industrielle. Paul Poggi est confiant : « Le procédé n’est pas remis en cause, ce qui fonctionne sur la paillasse avec quelques kilos d’amiante fonctionne aussi avec plusieurs tonnes. » Ce prototype industriel apparaît donc comme une étape préliminaire à une montée en puissance. « Avec la mise en œuvre de deux réacteurs supplémentaires, nous devrions rapidement atteindre une capacité de 15 000 tonnes par an. » De quoi proposer une nouvelle alternative à l’enfouissement de l’amiante.

Le patron de Neutramiante imagine déjà l’émergence d’une filière capable d’absorber des dizaines et dizaines de milliers de tonnes chaque année à des « coûts maîtrisés ». Pas de chiffre pour le moment, le coût de traitement à la tonne devrait être « légèrement supérieur » au prix moyen de l’enfouissement, mais avec un atout essentiel puisque le producteur de déchet se verra délivrer « un certificat assurant l’absence d’amiante dans le déchet ».

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