Face à la crise du coronavirus, le diagnostic immobilier décide de faire front commun

mars 25 11:57 2020

Petits ou gros, tous les diagnostiqueurs sont aujourd’hui dans la même galère. Mardi, en visioconférence, une trentaine d’acteurs de la profession se sont réunis, formateurs, fédérations, réseaux, fournisseurs, pour réclamer d’une même voix la prise en charge du chômage partiel puisque l’immense majorité des diagnostiqueurs a aujourd’hui stoppé son activité sur le terrain.

Tout ou presque est à l’arrêt. Comment réaliser des diagnostics immobiliers dans ce contexte d’épidémie de Coronavirus ? Hormis l’amiante avant-démolition dans des sites désaffectés -sachant que les EPI indispensables sont, en théorie, réquisitionnés-, les diagnostics immobiliers apparaissent difficilement conciliables aujourd’hui avec les mesures de prévention préconisées par l’État. Question de bon sens. D’ailleurs, la très grande majorité de la profession a arrêté l’activité de terrain depuis maintenant une bonne semaine, même si ici ou là, on entend parler de quelques francs-tireurs qui tentent de poursuivre tant bien que mal un semblant d’activité de terrain. Une position jugée peu responsable, pour Thierry Marchand, président de la Chambre des diagnostiqueurs de la Fnaim.

Des protocoles en cours d’élaboration

Une exception toutefois pour les interventions urgentes liées à une situation exceptionnelle. Exemple typique, lorsqu’une réparation sur un matériau amianté ne peut attendre la sortie du confinement. Le contexte de ces interventions a évolué, il faut désormais s’interroger sur leur réelle urgence, et surtout intégrer le Covid-19 à l’évaluation des risques.

Thierry Marchand évoque un travail actuellement mené pour construire des « protocoles d’intervention » dans ce contexte si particulier. « Pour ne pas ajouter à la guerre sanitaire, une destruction économique sans précédent, la profession, en cohésion avec l’ensemble des acteurs de la filière du diagnostic immobilier (laboratoires d’analyses) détermine, en ce moment, quelles seront les process stricts à mettre en œuvre afin de re-modéliser nos activités par type de diagnostics, de clientèle, de zones géographiques et de modalités d’intervention, actuellement et dès le retour des commandes », explique ainsi le communiqué.

Plusieurs entreprises étudient la mise en place de ces protocoles qui seront ensuite soumis aux pouvoirs publics pour être validés. L’intérêt est double, il s’agit de relancer un peu l’activité durant la période de confinement, mais aussi de préparer l’après-confinement, puisque rien ne dit que ces protocoles ne resteront pas nécessaires au-delà de quelques semaines.

Le droit au chômage partiel

Et justement, pour préparer l’après confinement, il est nécessaire de préserver le tissu économique du diagnostic immobilier. Plusieurs entreprises du diagnostic immobilier ont en effet vu leurs demandes de chômage partiel retoquées. Un comble alors que l’immense majorité des prescripteurs du diagnostic immobilier, agents immobiliers, notaires ou maîtres d’ouvrages, ont stoppé toute activité. D’une Direccte à l’autre, la position est parfois différente. La loi du 23 mars 2020 instaurant l’état d’urgence sanitaire devrait cependant remettre les pendules à l’heure puisqu’elle précise désormais noir sur blanc que le recours à l’activité partielle pourra concerner « toutes les entreprises quelle que soit leur taille ».

Reste le cas des indépendants solos du diagnostic immobilier. Le communiqué ne les oublie pas. « Il est fondamental que l’administration accompagne ces efforts par la prise en charge du chômage partiel de nos salariés et que l’ensemble de la profession, en majorité des micro-entreprises, des indépendants et des PME, soit indemnisé. Nos entreprises sont jeunes et dynamiques mais restent très fragiles économiquement. Et la non prise en compte du chômage partiel pourrait conduire à la défaillance de l’ensemble de la filière et mettre à l’arrêt le marché de l’immobilier et de la construction« , prévient le communiqué. Pour les indépendants différentes mesures ont déjà été mises en place, comme le report des charges ou un Fonds de solidarité avec une aide de 1 500 euros. Des propositions supplémentaires ont toutefois été effectuées, car ces mesures risquent de se révéler insuffisantes pour les micro-entreprises.

 

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