Covid-19, puissant accélérateur de la transformation numérique

mai 07 11:30 2020

Jean-Philippe Gouigoux est directeur technique du groupe Salvia Développement, société éditrice et intégratrice de solutions métiers à destination des acteurs de l’immobilier public et privé et des collectivités territoriales.

La transformation numérique est en marche dans l’immobilier comme ailleurs, et cette crise Covid-19 semble jouer le rôle d’un puissant catalyseur. Jean-Philippe Gouigoux, directeur technique de Salvia Développement, en est convaincu.

« L’impact de la crise Covid-19 s’observe d’abord sur l’organisation du travail en équipe, profondément modifiée en l’espace de quelques semaines. On pense nécessairement à la visioconférence. On l’a vu, de nombreuses entreprises sont passées sur Zoom par exemple. Microsoft Teams a aussi enregistré une croissance phénoménale depuis le début de la crise passant de 44 à 75 millions d’utilisateurs quotidiens selon les chiffres d’avril.

La visioconférence est un exemple parmi d’autres. La signature électronique connaît aussi une forte accélération. La solution existait déjà depuis plusieurs années, mais pour un promoteur immobilier, par exemple, elle a gagné en intérêt, devenant le seul moyen de valider des factures ou des situations durant ces semaines de confinement. Les contraintes imposées par la crise produisent un changement des comportements. Nécessité fait loi, ce qui semblait accessoire hier devient essentiel à l’activité, et cette tendance va se poursuivre : le web est désormais suffisamment puissant pour supporter cette charge métier, ce qui n’était pas le cas encore voilà cinq ans à peine. Des normes et des standards métier ont vu le jour rendant possible l’interopérabilité. Toutes les conditions sont donc réunies pour que la transformation numérique puisse accélérer. Pour reprendre l’exemple de la signature électronique, je suis convaincu que les personnes l’ayant testée durant ces semaines de confinement, ne reviendront plus en arrière.

On a commencé à externaliser les commodités, comme l’organisation du travail en équipe qui passe volontiers par Teams ou Zoom, mais les services à valeur ajoutée suivent la même tendance. On l’observe déjà, les bailleurs commencent aujourd’hui à externaliser la gestion de leurs diagnostics amiante. Avec le télétravail promu par la crise Covid-19, les solutions de gestion électronique du bâtiment gagnent encore en intérêt permettant un accès depuis n’importe quel endroit. Et dans un contexte où les déplacements professionnels s’accompagnent de protocoles plutôt lourds, la mise à disposition de plans 3D permet de préparer la mission depuis le bureau ou depuis chez soi, afin de réduire le temps sur place.

Une autre tendance forte encouragée par cette crise Covid-19 est la démocratisation de ces solutions. A l’image de la visioconférence désormais accessible à tous, quand elle exigeait une coûteuse installation voilà quelques années encore, la taille de l’entreprise n’est plus une contrainte pour accéder aux solutions métiers : n’importe quelle PME peut désormais aspirer à une puissance fonctionnelle réservée aux plus gros voilà encore deux ou trois ans. La gestion des diagnostics amiante n’est pas le métier du diagnostiqueur, le petit cabinet n’a sans doute pas les moyens de développer sa propre solution, mais il peut externaliser ce service et désormais le proposer à ses clients.

Un diagnostiqueur travaillant seul peut ainsi proposer du BIM ou de la gestion électronique du bâtiment. Plus besoin de disposer d’un coûteux serveur, l’investissement a considérablement été réduit, grâce à la mutualisation des serveurs et au cloud. Tous les freins ne sont pas levés pour autant, il en demeure encore un, psychologique. Le BIM apparaît encore comme une solution « magique » mais là aussi un travail énorme a été effectué sur l’ergonomie pour en faciliter l’accès. »

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