Audit énergétique : Après la bonne nouvelle, place aux inquiétudes

Audit énergétique : Après la bonne nouvelle, place aux inquiétudes
novembre 22 15:42 2021

Chat échaudé, craint l’eau froide. L’audit énergétique s’ouvre aux diagnostiqueurs pour les maisons individuelles classées en F et G à partir du 1er janvier 2022. Pourtant, les inquiétudes sont nombreuses. Entre, les associations consuméristes qui ont plusieurs fois épinglé la profession, un nouveau DPE en juillet qui engendre des rééditions et maintenant l’audit qui, contre toute attente, s’ouvre aux diagnostiqueurs : exercer la profession de diagnostiqueur n’a pas toujours été un long fleuve tranquille depuis sa création. Alors forcément, ces derniers s’interrogent sur l’audit.

Le premier point d’interrogation concerne la peur du conflit d’intérêt. « Apparemment, on nous dit que même si on réalise le DPE sur un logement audité par nos soins, ça ne posera pas de problème. C’est surprenant », s’interroge Pierre-Yves Sachot, à la tête d’House mesures et diagnostics. Pour lui, l’audit est une aubaine pour son activité mais, cette décision a été prise trop vite par le ministère. Idem pour Nassere Allag, gérant de N2A expertises : « On ne peut à la fois être juge et partie. Nos clients vont peut-être avoir peur que l’on donne volontairement une note basse au DPE pour réaliser ensuite un audit et facturer davantage». C’est là, la deuxième interrogation des diagnostiqueurs. Sur certains secteurs, la concurrence est accrue entre les cabinets et les prestations sont, in fine, peu chères, qu’en sera t-il alors de la facturation de ces audits ? « Forcément que nous allons essayer de le facturer plus cher si nous n’avons pas réalisé au préalable le DPE. Mais qu’en sera t-il si nous l’avons fait ? Il faudra mener une réflexion sur nos tarifs. »

Quid de la formation ?

Selon Benoit Lagarde, ancien diagnostiqueur, la formation demandée pour réaliser un audit est insuffisante : un bac+2 et quelques jours de formation pour obtenir la certification DPE. « Un audit demande beaucoup plus de travail qu’un DPE et il faut avoir de vraies connaissances en construction ». Côté technique aussi, faudra t-il qu’ils se dotent d’un nouveau logiciel ?

Beaucoup de questions en somme, et des diagnostiqueurs qui « attendent de voir », même si leurs carnets de commandes commencent déjà à se remplir pour janvier depuis l’annonce de l’ouverture de l’audit aux diagnostiqueurs. Autre point commun entre toutes les personnes interrogées : cette impression que l’audit donnera une image plus professionnelle du diagnostic, mais seulement « dans un premier temps » car selon Pierre-Yves Sachot « si les audits sont encore faits n’importe comment, ce sera la faute du diagnostiqueur et il y aura encore un plan de fiabilisation comme pour le DPE en 2012 et 2021 ». La peur de la décrédibilisation semble continuer à coller à la peau de la profession.

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