Amiante : mobilisation sur « un scandale qui continue »

Vingt quatre millions de tonnes, 367 kilos par habitant de gisements amiantifères. Et quelque 300 ans, au rythme actuel, pour éradiquer l’amiante dans le bâtiment. Les chiffres de Luc Baillet, architecte et président de ResoA+, ont fait mouche, repris par une dépêche AFP et bon nombre de médias. Alors que la Cour d’appel de Douai (Nord) devait, ce 24 mai, examiner un éventuel remboursement de victimes au Fiva, plusieurs sénateurs écologistes, les associations de victimes, organisaient, mardi, une conférence de presse afin d’interpeller le nouveau Gouvernement et sa ministre de la Santé, Marisol Touraine, sur ce « scandale amiante qui continue ».

Si la condition des victimes, parfois obligées de rembourser les indemnisations, a été largement évoquée, il a aussi été question des dangers de l’amiante et des dispositions aujourd’hui insuffisantes. « Le sujet de l’amiante est loin d’être clos, les dangers avérés sont devant nous, et sont tout aussi importants que ce qu’on a connu », soulignait la sénatrice, Marie-Christine Blandin. L’élue nordiste réclame « une loi sur la question du bâti, du diagnostic et sur le problème des victimes une réelle volonté politique ». Mettant en exergue le chiffre stigmatisant de 100 000 morts attendus dans les 25 ans, les sénateurs écologistes ont aussi réclamé la constitution d’un groupe d’étude sur l’amiante.