Amiante et mésothéliome : le pic de mortalité serait derrière nous selon l’InVS

février 13 16:51 2013

Quelque 100 000 décès en l’espace de 25 ans. L’estimation, volontiers stigmatisante, est couramment avancée en matière d’amiante. Peut-être faudra-t-il à l’avenir la corriger au regard de la nouvelle étude de l’InVS (Institut de veille sanitaire) en collaboration avec le CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès).

Les chercheurs se sont ainsi livrés à des projections sur l’évolution des décès par mésothéliome, étroitement lié à l’amiante. Dans un rapport diffusé ce mercredi, l’InVS estime que 18 000 à 25 000 décès par mésothéliome, étroitement lié à l’amiante, surviendront d’ici à 2050. Précision importante, pour se garder de toute extrapolation, l’étude se borne à évoquer la mortalité par mésothéliome – où l’amiante représente « le seul facteur de risque avéré » –, sans considérer la mortalité par cancer attribuable à l’amiante dans son ensemble. « Il convient d’ajouter à ces estimations un nombre plus grand encore de décès par cancer broncho-pulmonaire, provoqués aussi par l’exposition passée à l’amiante », prévient l’InVS.

Stabilisation en 2030

Reste que les estimations de cette nouvelle enquête apparaissent bien inférieures à ce que l’on peut couramment entendre. L’explication est simple. Toujours selon cette étude sur le long cours, le pic de cancers de la plèvre serait déjà de l’histoire ancienne : « il semble que le pic de mortalité par mésothéliome pourrait avoir déjà été atteint en France au début des années 2000, avec 600 à 800 décès annuels chez les hommes et 100 à 200 chez les femmes », selon le communiqué qui accompagne l’enquête.

Cette nouvelle étude bat ainsi en brèche les croyances selon lesquelles un tel pic ne serait pas atteint avant les années 2020-2030. Au contraire, la mortalité liée au mésothéliome risque maintenant de décroître : « La mortalité serait ainsi en train de diminuer et son taux pourrait se stabiliser vers 2030, à un niveau plus faible que ce qui avait été prédit par les travaux antérieurs et qui équivaudrait à celui à la fin des années 1970. »

L’InVS prend cependant soin de s’exprimer au conditionnel. Le mésothéliome reste aujourd’hui responsable d’un millier de décès par an, et seule une « surveillance » et une « observation » permettront de confirmer à l’avenir que le pic se trouve bel et bien derrière nous.

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