Recertification : une redistribution des cartes ?

septembre 09 12:07 2011

La perspective de devoir se recertifier et suivre de nouvelles formations pourrait inciter certains diagnostiqueurs à tourner la page.


Quel impact la recertification aura-t-elle sur le visage de la profession ? Dans un marché immobilier aux perspectives incertaines, et à l’orée d’une recertification à la fois lourde et onéreuse, on peut présumer que certains diagnostiqueurs songent à se détourner de la profession et céder leur entreprise. L’hypothèse semble d’autant plus crédible que le diagnostic immobilier demeure une profession vieillissante. La dernière enquête Dimag-Gallileo Business consulting, réalisée à l’automne 2010, évoquait ainsi un âge moyen d’entrée dans la profession de 49 ans ! Toujours selon cette enquête, un diagnostiqueur sur cinq affichait plus de 54 ans au compteur. En conséquence, les diagnostiqueurs les plus âgés peuvent être tentés de précipiter la revente de leur cabinet afin de ne pas en repasser par une recertification parfois jugée « humiliante » après maintes années de pratique.

Moins d’entrées, plus de départs ?

Jusqu’à présent, le solde migratoire demeurait positif avec des départs de diagnostiqueurs largement compensés par les nouveaux entrants. Avec les nouveaux arrêtés compétences et la recertification qui se profilent, la donne est singulièrement bouleversée. D’un côté, le durcissement de la certification et l’inflation de ses pré-requis freineront sans doute les entrées dans la profession ; de l’autre, l’obligation de recertification risque d’inciter les plus anciens à un départ anticipé. Dans ce nouveau contexte, la profession continuera-t-elle à voir ses effectifs croître ? Stagner ? Ou alors, chose inédite depuis quinze ans, le diagnostic immobilier connaîtra-t-il une décrue en dépit d’un volume d’activité en croissance ?

Si a posteriori, on pourra toujours comparer les chiffres des certifications initiales en 2007 et les recertifications en 2012, aujourd’hui, rien ne permet d’appréhender l’ampleur de ce phénomène. Du côté d’I-Deal Conseils, Frédérique Cabedoce fournit cependant un précieux indicateur. La responsable d’I-Deal Conseils évoque un « frémissement » avec « des contacts quotidiens » et « près d’une centaine de dossiers au cours de ces derniers mois, portant sur des ventes potentielles ». Un chiffre en très nette progression. Si tous ces dossiers ne déboucheront pas forcément sur une cession, du moins leur inflation illustre-t-elle le souci de passer la main avant la recertification. « On pressent une baisse du nombre de structures, confie Frédérique Cabedoce. La tendance à la croissance externe, aux rapprochements, à l’augmentation de la taille moyenne des entreprises devrait se confirmer. »

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