L’Anses préconise un contrôle de la ventilation pour lutter contre les moisissures

septembre 01 15:17 2016 par Christophe Demay

Y’aura-t-il un jour un diagnostic humidité périodique dans les logements ? On en est encore loin. Mais le récent rapport remis par la très sérieuse Anses et commandé par les Pouvoirs publics, préconise de tels contrôles. Dans le neuf et l’existant.

Avec un coût sanitaire estimé à 20 milliards d’euros chaque année en France, la qualité de l’air intérieur prend une place de plus en plus importante. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail) a été saisie sur le sujet bien précis des moisissures dans le bâti. Selon le copieux rapport (370 pages!) publié en juin, 14% à 20% des logements français seraient aujourd’hui concernés. Avec des conséquences sur la santé avérées comme l’asthme, et d’autres non avérées faute de preuves suffisantes, comme les effets neurologiques et psychologiques.

Conséquence logique, l’Anses recommande à l’avenir de prendre en compte l’exposition aux moisissures dans la gestion de l’habitat. « Les dispositifs réglementaires existants distinguant l’habitat insalubre, indigne et indécent devraient inclure une gestion harmonisée et explicite des moisissures ».

Dans ses recommandations, l’Anses plaide également en faveur d’une meilleure prévention et information. Comment ? Grâce à des contrôles périodiques. Dans le neuf, avec « un contrôle systématique du fonctionnement des systèmes de ventilation à la réception des travaux », comme dans l’ancien. L’Agence préconise ainsi d’ajouter « aux certificats énergétique nécessaires dans les transactions immobilières, une déclaration concernant l’évaluation de l’efficacité de la ventilation et la présence ou non de moisissures ».

Autre proposition qui pourrait intéresser la profession des diagnostiqueurs, « rendre obligatoire un contrôle périodique de l’efficacité de la ventilation ». Dans le détail, il s’agirait par exemple de vérifier l’état des grilles de ventilation, le fonctionnement, la valeur des débits ou la qualité de la filtration. Déplorant un manque de professionnalisation de cette filière, l’Agence propose en amont d’assortir ces contrôles avec « une certification ou un label professionnel pour l’expertise et le contrôle des travaux de rénovation au sein des logements avec une formation nationale obligatoire ».